[Roman SF] Critique de Ubik par Philip K. Dick ★★★☆☆

critique Ubik - jaquette

Ubik est l’une des œuvres les plus célèbres de Philip K. Dick, considérée comme une pierre angulaire du genre science-fiction. C’est mon 1er livre de Philip K. Dick, et je n’aurais pas dû commencer par celui-ci… Sa complexité et sa densité en font une lecture difficile, même dans sa traduction française.

Je vous propose ma critique d’Ubik, publié en 1969 (traduit en français en 1999). Ubik nous plonge dans un univers futuriste et dystopique, où les frontières entre la vie et la mort, le réel et l’illusoire sont brouillées. Nous suivons les pas de Joe Chip et ses collègues, qui naviguent dans un monde où la technologie psychique et le pouvoir des corporations dominent.

Ubik : un labyrinthe narratif

Ubik est volontairement un labyrinthe narratif, entrelaçant réalités alternatives et chronologies fluctuantes. Philip K Dick utilise un style riche en symbolismes et en thématiques philosophiques et je peux vous dire que cela rend la lecture ardue ! Le texte est dense, parfois cryptique, il faut vraiment une attention soutenue de la part du lecteur et j’ai été largué à plusieurs reprises. Peut être est-ce le but d’ailleurs !

Fervent adorateur des livres abordant la thématique du voyage dans le temps, j’ai apprécié l’exploration de thèmes comme la manipulation de la réalité, la communication post-mortem. Ce roman est d’une pertinence surprenante pour l’époque et a très bien vieilli.

Le personnage de Joe Chip est truculent et particulièrement bien développé. Il incarne l’homme moyen avec tous ses défauts, confronté à l’incompréhensible. Les interactions entre les personnages sont teintées de confusion et de paranoïa. Quelques délicieuses pointes d’humour ou de loufoque viennent ponctuer le récit.

La porte refusa de s’ouvrir et déclara:

– Cinq cents, s’il vous plaît.

A nouveau, il chercha dans ses poches. Plus de pièces ; plus rien.

– Je vous paierai demain, dit-il à la porte. (Il essaya une fois de plus d’actionner le verrou, mais celui-ci demeura fermé.). Les pièces que je vous donne constitue un pourboire, je ne suis pas obligé de vous payer.

– Je ne suis pas de cet avis, dit la porte. Regardez dans le contrat que vous avez signé en emménageant dans ce conapt.

Il trouva le contrat dans le tiroir de son bureau: depuis que le document avait été établi, il avait eu besoin maintes et maintes fois de s’y référer. La porte avait raison; le paiement pour son ouverture et sa fermeture faisait partie des charges et n’avait rien de facultatif.

– Vous avez pu voir que je ne me trompais pas, dit la porte avec une certaine suffisance.

Joe Chip sortir un couteau en acier inoxydable du tiroir à côté de l’évier; il s’en munit et entreprit systématiquement de démonter le verrou de sa porte insatiable.

– Je vous poursuivrai en justice, dit la porte tandis que tombait la première vis.

– Je n’ai jamais été poursuivi en justice par une porte. Mais je ne pense pas que j’en mourrai.

Ubik – Philip K Dick

Ubik est une œuvre exigeante, que j’ai trouvé frustrante même si je conviens que sa place dans le canon de la science-fiction est incontestable. C’est un roman qui mérite d’être lu, mais destiné quand même aux amateurs de science-fiction avertis.

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