Far Sector, c’est un comics one-shot (pas une série quoi, la compil fait un seul gros tome) publiée par DC Comics (sous l’étiquette Young Animal). C’est brillamment écrit par Jemisin, lauréate du prix Hugo, et illustré par Jamal Campbell. La BD est dans l’univers de Green Lantern, mais le cadre est vraiment atypique. Si vous n’êtes pas un fana inconditionnel des trucs de super-héros, franchement, tentez quand même !
Une green-lantern atypique dans ce comics Far Sector !
L’oeuvre met en scène Jo Mullein, une nouvelle Green Lantern envoyée dans la ville de Enduring, une métropole au fin fond de l’univers. Ancienne policière à New York, Jo (Soujourner de son vrai nom) a quitté son travail en raison de la corruption et des injustices qu’elle subissait. Son passé lui donne une perspective unique et un sens aigu de la justice, ce qui est essentiel dans une ville comme Enduring.
Sous ses apparences de société parfaite, la ville d’Enduring a supprimé les émotions humaines, pour garantir la paix.
Les Nah, les @At et les keh-Topli sont trois peuples qui cohabitent dans cet univers.
Un meurtre bouleverse cette harmonie de surface, et Jo Mullein doit naviguer à travers les complexités sociales et politiques de cette civilisation pour résoudre le mystère.
Une écriture de qualité, des personnages travaillés et un design assumé
Ce comics est bien écrit ! Jemisin se débrouille pour apporter une profondeur narrative suffisante à Far Sector. Sans être non plus dans un polar politique ou sociétal, elle aborde bien les enjeux sociaux et politiques liés à la vie d’une énorme agglomération, dans un monde futuriste et connecté. Elle jongle avec la notion de justice (et d’injustice), de répression.
C’est un comics qui a le mérite de modeler une héroïne captivante, dont on ressent les luttes internes. Mue par sa quête de vérité, elle porte une bague lui conférant des pouvoirs de green-lantern. Mais sa vulnérabilité à la fois physique et psychique est palpable, ce qui en fait un personnage complexe et bien travaillé.
J’ai vraiment apprécié ce concept d’une société sans émotions. Far Sector aborde bien les conséquences qu’engendre la réintroduction des émotions via une drogue de synthèse. A la marge, on touche aussi du doigt les thématiques de surveillance de masse et de liberté d’expression.
Je vous l’accorde, les premiers chapitres sont un peu longs car ils campent le décor et les personnages. Mais il était nécessaire de prendre le temps pour positionner proprement l’univers riche qui est proposé dans ce comics.
Je ne suis pas familier avec l’univers DC Comics et je n’ai pourtant pas été perdu. Far Sector est une oeuvre « autoportée » et c’est cool.
Jamal Campbell A fait un travail de fou au crayon ! C’est un style particulier, avec des couleurs très saturées et de nombreux détails, qui donnent vie à la ville d’Enduring. Les scènes d’action retransmettent bien l’énergie et le dynamisme souhaités.
Même si je ne lis pas beaucoup de comics (bon, allez sauf Spiderman) mais je trouve que Far Sector sort des sentiers battus, offrant une combinaison bienvenue et habile de science-fiction et de critique sociale. C’est profond, nuancé et réfléchi, les auteurs abordent des thèmes contemporains à travers le prisme de la science-fiction. A lire !
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