Inattendu
Station Eleven est bien loin de tous ces romans post-apo à base de virus, où les humains se transforment en zombies avides de chair fraîche à mordre et contaminer. Ici, c’est un virus grippal mortel qui a rayé de la carte 99% de la population. Tout flanche peu à peu et les survivants se résignent à perdre tout ce qu’ils ont connu : confort, transports, télécommunication, électricité, eau potable etc.
Retour au Moyen-âge, où les gens meurent en quelques semaines d’une plaie infectée et vivent dans des carcasses d’avion, éternellement cloués au sol par manque de carburant.
Les protagonistes ont un point commun : ils ont tous connu ou croisé Arthur Leander, acteur mort sur scène d’une crise cardiaque au tout début de l’épidémie. Nous suivons une troupe de théâtre dans ce nouveau monde, peuplé de dangers, de cruauté, mais également d’entraide et d’art.
C’est un récit profondément humain que nous livre Emily st John Mandel, avec des points de vue temporels différents : avant, pendant la pandémie et quelques décennies après.
Une BD, Station Eleven, en possession d’une des protagonistes, fait office de fil conducteur, plus ou moins judicieux d’ailleurs. Le travail sur les convergences temporelles est admirable mais je reproche au roman de s’appesantir bien trop sur l’avant pandémie et pas suffisamment sur l’après.
Il y avait pas mal de choses à creuser pour en faire un bouquin encore plus prenant, sans pour autant perdre en poésie. Cette œuvre remarquable me laisse avec un petit arrière goût de déception.
Adapté en série TV
La série TV Station Eleven est largement dispensable. Jeu d’acteur très moyen, ça traîne en longueur. A voir éventuellement mais après lecture du livre !
Un livre primé
Station Eleven a remporté le prix Arthur C Clarke en 2015. De la SF que je qualifie d’inhabituelle. A lire.
En l’espace de deux semaines, une grippe foudroyante aux graves symptômes respiratoires a causé l’effondrement de la civilisation. Vingt ans plus tard, parmi les rescapés, une troupe d’acteurs et de musiciens parcourt la région du lac Michigan et tente de préserver l’espoir en jouant du Shakespeare et du Beethoven. Ceux qui ont connu l’ancien monde l’évoquent avec nostalgie, tandis que la nouvelle génération peine à se le représenter.
Résumé de Station Eleven
Sur plusieurs décennies, entre le passé et le présent, les destinées des personnages s’entrelacent. Si la vie semble encore possible, l’obscurantisme guette, menaçant les rêves et l’avenir des survivants.