Dans la toile du temps (Children of time), l’humanité a accéléré son développement et a couru à sa propre perte. Quelques arches sont envoyées dans l’espace à la recherche de nouveaux biomes pouvant accueillir la vie. Une planète parmi d’autres est découverte par le Gilgamesh, vaisseau arche. Cette planète, le monde de Kern, accueille des arachnides très (trop?) évoluées. Ces grosses bestioles sont le fruit d’une expérience d’évolution accélérée, avec l’aide d’un nano-virus. Mais l’expérience ne s’est pas vraiment déroulée comme prévue, puisqu’elle devait être menée à l’origine sur des singes !
Un « fourmi » de Werber dopé à Brin/Baxter
J’ai eu à de nombreuses reprises l’agréable sentiment de lire du Werber (Les fourmis). On sent également les nombreuses inspirations assumées de l’auteur dans les œuvres de Brin ou encore Baxter.
La lecture est plutôt aisée pour de la hard SF orientée sur la biologie et le développement cognitif et social des espèces. Tchaikovsky mène brillamment le récit en construisant peu à peu une société arachnide civilisée. C’est prenant et intelligent et l’oeuvre a un côté philosophique inspirant que j’apprécie.
Du « classique » mais abordé avec fraîcheur et intelligence
Lutte entre espèces, évolution, domination sexuelle, guerre et religion, développement technologique, échelle temporelle accélérée, IA totalement timbrée, Adrian Tchaikovsky nous régale avec des thématiques prenantes et qui sortent du commun.
J’ai apprécié que les araignées restent des arachnides, l’auteur n’a pas choisi la facilité de l’anthropomorphisme.
Quelques longueurs se font cependant sentir dans ce premier livre Dans la toile du temps. J’ai été bien plus emballé par les descriptions de l’évolution des araignées que par la vie sur le vaisseau humain Gilgamesh, qui fait un peu convenu.
L’idée de cryogéniser des humains pour les faire survivre à un très long voyage vers un autre système solaire n’est pas nouvelle.
Il y a un peu d’humour dans les interactions entre ces anti-héros mais il manque un je ne sais quoi pour rendre plus digeste l’ensemble. Peut être que l’on s’attache peu aux humains car c’est le souhait de l’auteur… Mais à ce moment là, pourquoi s’épancher sur leur sort et leurs guerres intestines pour le pouvoir pendant un bon tiers du livre ?
L’auteur vous emmènera-t-il vers un scénario mêlant empathie et coopération entre les 2 espèces ou destruction mutuelle pour la survie ?
La fin du livre dans la toile du temps est surprenante, bien menée et soignée. Vous ne ressortirez pas indifférent de ce « premier contact ». C’est un bon roman de Hard SF, je n’en avais plus lu depuis Andy Weir – Projet dernière chance. A déconseiller cependant aux arachnophobes !