Le Monde sous acides (vu de sous ma couette) #2


Rubrique_Syphiss

Ce soir on va continuer les bonnes habitudes, celles qui pourrissent l’organisme et qui vous mettent en transe. Du genre à vous faire voir la réalité telle que vous voulez la voir, ou telle qu’elle devrait être, c’est selon. « La cuillère n’existe pas », cette phrase je pense qu’elle fera ‘tilt’ dans l’esprit de beaucoup, et si ça le fait alors ça me pousse à croire que nous ne sommes pas seuls à trouver que la réalité déconne, à condition bien sûr que cette réalité soit la réalité que l’on pense être réelle. Croyez-moi, de là où j’écris, ça a un sens, si tant est qu’écrire en lévitant à cinq centimètres de son matelas a un sens.

Que s’est-il passé cette semaine ? Comme d’habitude beaucoup d’événements : une rumeur de Keanu Reeves pour annoncer Matrix 4 et 5 (immédiatement démentie), un PDG d’Universal proférant des paroles aussi prophétiques qu’un prophète d’opérette, une Amanda Seyfried toujours aussi magnifique qui va enfin nous (re)filer une érection digne de ce nom dans son Petit Chaperon Rouge, l’Egypte qui veut surfer sur la vague de la Tunisie pour renverser son gouvernement, un gouvernement égyptien qui a immédiatement tiré les leçons de la Tunisie en bloquant d’office les réseaux sociaux, ainsi que deux/trois autres conneries qu’on préfèrera oublier.

Matrix, ou le pré-chargement d'une révolution

Etrange comme parfois les coïncidences n’en sont pas. Après un vendredi soir trop arrosé, j’ai voulu oublier le lendemain en regardant Matrix. Le premier est décidément toujours aussi percutant, bien que long à se mettre en place quand on connaît l’histoire ; mais la scène finale dans le hall de l’immeuble vaut l’attente. Puis viennent les deux navets que sont Matrix Reloaded et Revolution, à mi-chemin entre le Star Wars du pauvre et le Seigneur des Anneaux du clochard. Ah oui, pendant que j’y pense, je vous recommande Black Swan. Un excellent film servi par les exceptionnelles prestations de Natalie Portman, Mila Kunis et même Vincent Cassel (qui l’eût cru ?) ; si vous cherchez un argument supplémentaire, il y a une magnifique scène d’amour entre Natalie et Mila.

Je reviens donc sur Matrix. La comparaison avec le Seigneur des Anneaux est extrêmement pertinente, surtout aujourd’hui alors que je me suis mangé la trilogie de Peter Jackson il y a pas deux semaines. Néo joue son rôle de Keanu Reeves, l’homme à l’expression unique, on pourrait quasiment comparer tout le troisième film avec celui du Retour du Roi : Keanu Reeves parcourt le Mordor accompagné de son fidèle Trinity pour escalader une montagne de métal, il y perd la vue mais il s’en fout il voit quand même ; pendant ce temps les soldats de la Cité Blanche/du Rohan défendent vaillamment les femmes et les enfants planqués dans les grottes du Gouffre de Helm, les barricades tombent petit à petit sous l’afflux des Uruk-Haï mais Keanu Reeves il va les sauver, beau gosse t’as vu. Autant les frères Wachowski ont fait un excellent travail avec le premier film, autant ils auraient du s’arrêter là. Au final j’ai perdu 4 heures à revoir ces films, au moins les scènes de combat sont bonnes (celle dans Reloaded avec les dizaines de Smith est même carrément epic). Et là, deux jours après qu’entends-je ? Il va y avoir Matrix 4 et 5 ? Huit ans après ? Et c’est Keanu Reeves qui l’annonce ? Ah non, c’était un fake, ouf. Keanu Reeves n’a jamais dit ça.

Universal, une main sur le coeur et l'autre dans son univers

Concernant Pascal Nègre, l’actuel Président Directeur Général d’Universal, on s’est bien fendu la poire avec ses commentaires. Voici la dernière en date : pour savoir si l’on aime un morceau au point de l’acheter, il faut l’écouter quatre fois. Pourquoi quatre ? Parce que Pascal Nègre l’a dit. Après quatre écoutes on est capable de dire « j’aime » ou « j’aime pas » (Facebook spirit ?) Du coup il voudrait bien limiter toutes les écoutes sur les plates-formes (comme Deezer ou Spotify) à quatre seulement.

Je n’ai même pas envie de commenter tant j’estime que c’est stupide, du moins sur la forme.

Sur le fond en revanche ça pourrait être une excellente idée. En effet après avoir épuisé son quota, que va-t-on faire ? Chercher un nouvel artiste, découvrir un nouveau groupe, un nouveau genre et peut-être au final tomber amoureux au point d’acheter un CD. Je suis certain que si je ne passais pas mon temps à ressasser l’album Alive des Daft Punk j’aurais découvert bon nombre d’artistes. Alors oui, quatre écoutes ça pourrait sauver des groupes et surtout fortement réduire les royalties des grands que l’on préfère écouter en boucle. Mais je doute que Mr Nègre ait poussé la réflexion aussi loin, il veut simplement monnayer tout ce qu’il peut.

Amanda Seyfried, je t'aime

Ensuite il y a eu un trailer du prochain film avec Amanda Seyfried. L’une des nouvelles étoiles de la Planet Hollywood. Cette dernière a notamment joué dans Mamma Mia, le « à peine sulfureux » Jennifer’s Body et, et surtout, l’excellentissime Chloe. Chloe est l’un des rares films que l’on pourrait classer à côté d’American Beauty. Amanda Seyfried est magnifique, resplendissante de beauté et donne la réplique à Liam Neeson et Julianne Moore sans ciller. Erotique et jouissif.

Et elle risque bien de remettre cela dans le futur Red Riding Hood, revisité par la réalisatrice du premier Twilight. C’est clair que ça part mal, mais le trailer envoie du bois et puis je veux bien laisser une chance, pour Amanda et Gary Oldman. Cette belle blonde affiche un sublime sourire et un regard envoûtant qu’il serait dommage de rater, pas étonnant qu’on ait voulu la caser aux côtés de Megan Fox.

Grève contre la SNCF

Je pensais aborder le thème des drogues pour finir, j’avais même déjà tout écrit sur un beau paragraphe incompréhensible par un esprit lucide. Mais soyons lucides, c’est clairement pas un sujet à aborder à l’heure actuelle. Même si il y a beaucoup à dire, je prendrais les choses sous un angle biaisé. Du coup je pourrais aborder le budget communication de la HADOPI, qui était de presque un million en 2010, mais je pense que Nicolas parle déjà bien assez de la Haute Autorité. Haute Autorité dont la présidente fait partie des nominés à la Légion d’Honneur cette année, coïncidence ? Je ne pense pas… Et là, le drame ! Au moment où ma 360 buggue (ça reste du Windows) je zappe sur la TV, histoire de voir les infos et je tombe sur un excellent reportage sur les escort girls. Ce qui me permet d’apprendre qu’il existe 2,5 M de sites d’escort girls sur le net, que l’on devrait multiplier par 1,5 en comptant les sites asiatiques, d’Europe de l’Est et d’Amérique du Sud. Comme d’habitude le reportage est réalisé de manière à dramatiser la chose, voire pire : à nous faire rire à cause de la médiocrité des plans et du choix de musique. Comme toujours ça part vite du côté sexuel, il faut attirer le spectateur, et selon le reportage les escort girls sont toutes des prostituées. Alors rétablissons d’emblée les choses : le terme d’escort girl est différent de celui de prostituée. Une escort girl, une vraie, est une fille que l’on va payer pour passer du temps avec, on parle bien de temps et non de relations sexuelles. Alors oui, comme toujours ça vire dans les excès parfois, mais les agences d’escort girls, les professionnelles, relèvent du luxe. Un luxe totalement à l’opposé de la prostitution. La fille étant parfois habillée en haute couture, le client, souvent riche pour se permettre ce genre d’accompagnatrice ; là où la prostitution se base sur le charnel et rien de plus.

Sauf que voilà, on est France. En France ça se passe comme ça :

« Hé les mecs j’ai découvert un super terme anglais : Escort Girl. »

–   Ouais trop bien ça mec, c’est excellent comme nom de firme pour notre bizbiz.

–   Non non, t’y es pas. Ca veut simplement dire qu’une nana est payée pour accompagner un mec.

–   Quoi ? Juste accompagner ? Elle baise pas ?

–   Non, c’est justement ça le super truc. Surtout que c’est genre 3 à 4 fois plus cher qu’une heure de prostitution.

–   Ca craint. Bon, on reprend le terme pour le bizbiz mais rien ne change.

Dommage, d’autant que le terme américain/anglais ne fait pas référence au sexe et que c’est la culture urbaine qui l’a dénigré. Ensuite, dans un reportage français ça devient ça : « La prostitution par le biais d’Internet était moins grave pour lui. » La phrase est reprise telle quelle, elle a été formulée par un « avocat d’un gérant de site indiquant escort girls ». Ce ne sera pas la première fois qu’un français se plante, mais un avocat qui enfonce son client en utilisant le terme de prostitution au lieu d’escort. Sympa le type, je le recommande pas. C’est con, mais c’est avec ce genre de connerie que l’on se marre au lieu de réagir ; quand on entend une fille raconter sa malheureuse expérience en pleurant avec l’excellente musique Please Don’t Let Me Be Misunderstood, by The Animals, on rit jaune.

Dans mes espoirs candides, j’espère toujours que les reportages racoleurs proposés par les chaînes de télévision soient moins racoleurs que les personnes filmées. Quand on compare ce type d’émission à Thalassa ou encore Des Racines et des Ailes, on se demande pourquoi on a pas continué le journalisme d’avant. Pourtant la réponse est simple : l’audimat. Même moi je préfère regarde ça que Thalassa, avec regret…

La semaine prochaine, je pense que je vais aborder le thème des rêves, si j’arrive à revoir Inception avant… Pour patienter, n’oublier pas vos pilules hallucinogènes, le monde vous paraîtra plus rose et souriant, le sens de vie deviendra compréhensible.

 


Billet aimablement rédigé par @Syphiss. Retrouvez chaque vendredi sa rubrique. | Vous voulez rédiger pour ce blog? Ca se passe ici. Crédit photo : wecand sur Flickr

3 commentaires

  1. tu y vas fort !! comparer « americain beauty » (mon film culte)a « chloé » , paien !!, chloe ne revolutionne pas le genre loin de la , je pense qu’il est meme assez mauvais dans le genre (cela n’engage que moi..^^ euh non.. en fait , pas mal d’autres!!), mais si tu continue a le comparer a « american beauty » , je sors la poupée vaudou a ton effigie et je lui fais du mal ^^.

  2. @Speedeo Je ne l’ai pas comparé. J’ai simplement dit qu’il rentrait dans la même catégorie qu’American Beauty, surtout sur l’idée de fond de la vision du couple.

    OH OUI OH OUI ! Sors la poupée vaudou !

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